L’obsolescence programmée : peut-on la combattre ?

Les produits durent de moins en moins longtemps, donc les gens payent plus et des montagnes de déchets sont produites alors même que la protection de l’environnement devient critique. Les industriels sont accusés de le faire volontairement et la confiance entre les vendeurs et les acheteurs s’effondre tandis que des complotistes s’emparent de la question et que des politiques l’utilisent afin de gagner des voix…

Mais qu’en est-il réellement,les fabricants peuvent-ils diminuer la durée de vie des produits, et le font-ils ? Les solutions proposées dans des projets de loi sont-elles les bonnes ? Et sinon quelles solutions ?

Le concept d’obsolescence programmée et son importance

Concept d’obsolescence programmée

L’ obsolescence programmée est le fait que le fabricant ou vendeur de réduire la durée de vie d’objets en modifiant leur conception, afin que les acheteurs les remplacent.

L’ obsolescence programmée n’ est pas un nouveau concept, selon certains, elle serait apparue au 16ème siècle avec la mode. Actuellement, le renouvellement des gammes de produits est au cœur de l’ économie occidentale. En effet les objets sont remplacés la plupart du temps pour accéder à de nouvelles fonctionnalités, répondre à un nouveau besoin ou simplement suivre la mode.

Un exemple de cartel* : Phœbus

Une des organisations d’entente de prix les plus célèbres est le cartel Phœbus, une association d’industriels de l’éclairage formé en 1924 qui a été condamné en 1951 pour entente sur les prix et qui a été accusé de diminuer volontairement la durée de vie des ampoules à 1 000 heures*

Cette affaire à profondément ancré l’idée d’un complot industriel et qu’ il serait possible d’ augmenter la résistance des produits sans augmenter le prix.

Un complot industriel est il réellement possible dans le contexte économique actuel ?

Les différentes entreprises d’un même secteur peuvent-elles vraiment s’entendre ?

Une telle entente commerciale, qui serait, rappelons-le, illégale semble peu probable dans le marché fortement concurrentiel actuel. En effet n’importe quel membre de l’entente aurait intérêt à trahir l’accord en vendant des produits plus durables au même prix afin de gagner des part de marché et s’enrichir au détriment des autres membres du cartel.

Pour qu’un complot industriel sur l’obsolescence programmée apparaisse il faut une forte « loyauté » entre les membres de l’organisation.

Cette condition ne semble pas valide pour la plupart des marchés du monde.

Une telle stratégie a-t-elle un réel intérêt ?

En outre cette entente commerciale ne serait valable que dans un marché ou toute les ventes seraient issues du renouvellement des produits. Actuellement, les entreprises ont bien plus intérêt à viser les marchés des pays émergents en forte croissance et à innover dans les pays aisés et stables pour gagner des parts de marchés et s’enrichir plutôt que de miser sur le remplacement de leurs produits.

Les mauvaises idées proposées par les politiques 

La proposition de loi n° 429 rectifiée du 18 mars 2013

Ce projet de loi proposait un allongement des garanties à 5 ans, en visant vers les 10 ans et un remplacement plus facile des pièces ainsi que la création d’un délit d’obsolescence programmée.

C’est une idée qui même si elle paraît intéressante, causerait une véritable catastrophe si elle était mise en application, par exemple, si on accuse le fabricant d’avoir volontairement réduit l’espérance de vie, comment le prouver alors qu’il peut simplement avoir fait un compromis entre le prix et la qualité. Par exemple, dans le domaine de l’électronique il existe des matériaux bien plus efficaces que ceux utilisés actuellement mais qui sont extrêmement onéreux.

Si on allonge la garantie à dix ans en France, un des risques est de voir soit les producteurs délaisser le marché français,soit une augmentation des prix pour couvrir les réparations, ce qui revient à faire payer plus tous les consommateurs pour couvrir ceux qui entretiennent le moins leurs produits et les fabricants pouvant réparer ou remplacer les produits durant la garantie, la quantité de déchet ne diminuera pas ou très peu.

De plus les industriels ajustent leurs durées de garantie pour les usagers intensifs. Par exemple, les voitures s’usent beaucoup plus vite quand elles servent de taxis et certaines pièces qui n’ont généralement jamais besoin d’être remplacées ; si les fabricants modifient leurs produits pour que les pannes d’usure apparaissent après dix ans, un produit d’utilisation normale tombera en panne en 20 ou 30 ans, ce qui beaucoup trop pour les produits qui suivent la mode, ont besoin d’être compatibles ou qui évoluent vite comme les téléphones ; et on risque une surqualité des produits et donc une augmentation du prix qui exclurait les plus pauvres du marché.

Les mesures qui ont été proposée était surtout des promesses électorales et d’autres solutions existent, mettre celles-ci en application serait une catastrophe.

L’obsolescence programmée ne peut donc exister que dans certains étendre toute les garanties à dix ans est donc une mauvaise idée, une telle mesure ferait augmenter les prix, causerait une surqualité et ne changerait ni la quantité de déchets ni les méthodes des entreprises.

 

L’écologie et le recyclage restent les meilleures solutions pour diminuer les  déchets et essayer d’accuser les fabricants pourrait être un moyen de déculpabiliser en rejetant la faute sur eux.

 

Cartel : ici, une entente secrète car illégale entre entreprises d’un même secteur indépendantes les unes par rapport aux autres, afin de limiter la concurrence (ex : diminuer généralement la durée de vie d’un objet pour que toute les entreprises impliquées fassent plus de gains et qu’il n’y est pas de concurrence qui propose une plus longue durée de vie)

Ampoule centenaire : une ampoule dans une caserne de pompiers en Californie qui brillerait depuis un siècle (peut-être une légende urbaine)

Sources :une étude du corps technique de l’état  http://www.annales.org/gazette/2015/Livre-Obsolescence-gazette_81_03_15.pdf