Sur les traces de la 2e Guerre mondiale

Vendredi 26 janvier, les élèves du Parcours Mémoire et Citoyenneté sont allés découvrir les plaques commémoratives de la 2e Guerre mondiale situées dans le quartier du collège. Ils étaient guidés par Maud Roy, adjointe à la Mairie du 3e arrondissement chargée de la Mémoire. Le parcours comportait huit étapes principales, au fil desquelles ils ont pu découvrir des Résistants souvent liés par leur actions, et sur lesquels Mme Roy a effectué des recherches approfondies:

– Blaise Davi, dont la plaque est située Place Guichard, sur la façade de l’école Mazenod était un jeune militant communiste des FTPF (Francs-tireurs et partisans français), assassiné par une patrouille allemande.

-Claude Robert Guillaud dit Enée, commémoré sur la façade du lycée Ampère-Saxe, était lieutenant-colonel et chef d’état major du réseau Gallia-France combattante. Il fut assassiné par les Allemands à St Genis Laval, le 20 août 1944.

-Marguerite et Jacques Katz, au 21 cours Gambetta, sont des Juifs russes, naturalisés français en 1926. Jacques est fourreur, engagé dans la Franc-Maçonnerie et des actions très diverses de Résistance dans le réseau du Coq enchaîné, un journal clandestin lyonnais.

-Joseph Boukobza, au 16 cours Gambetta, est un militant communiste du réseau Front National (qui n’a aucun rapport avec le parti de Jean-Marie Le Pen!), assassiné en plein jour par des miliciens qui l’avaient reconnu.

Le lieu de réunion des F.U.J (Forces unies de la Jeunesse) au 9 cours Gambetta réunissait des jeunes issus de mouvements de résistance, comme Libération, Franc-Tireur ou Combat qui distribuaient des tracts, étaient agents de liaison et luttaient contre le Service du Travail Obligatoire.

-Le lieu de réunion du réseau du Coq Enchaîné, dans l’ancienne brasserie de l’Etoile, propriété d’Antonin Jutard, membre fondateur de ce réseau, devenu le Ninkasi aujourd’hui. Le Coq Enchaîné avait notamment un journal qui a paru 11 fois de mars 1942 à la Libération, édité à 30 000 exemplaires.

-Henri Chevalier, au 40 cours de la Liberté, est un imprimeur résistant, engagé dans le réseau du Coq enchaîné, qui fabrique également de faux papiers, et a caché une famille juive, raison pour laquelle il a été reconnu comme Juste parmi les Nations en reconnaissance par Israël. Déporté, il survit mais revient très affaibli du camp de Mathausen et décède en 1957.

-Philibert Gaillard & Frédéric Dutrion à l’angle rue Dunoir et de l’avenue de Saxe, sont deux militants de la S.F.I.O clandestine (= section française de l’Internationale ouvrière, ancêtre du parti socialiste) et résistants, tous deux torturés. Philibert Gaillard meurt fusillé et Frédéric Dutrion lors du convoi de déportation.

Les élèves se sont montrés très attentifs et intéressés de découvrir ces personnes engagées dans des actions héroïques pour défendre les libertés et les valeurs de la République. Plusieurs d’entre eux, avaient été naturalisés Français peu de temps avant la 2e Guerre mondiale comme Blaise Davi ou Jacques Katz. Ils ont été particulièrement touchés par l’histoire de Joseph Boukobza, né à Tlemcen, en Algérie, tenant courageusement tête en restant debout face à des miliciens qui venaient de lui tirer plusieurs balles dans le ventre, et s’écriant « Je meurs pour la Liberté, Vive de Gaulle ».

Mme Roy a été spontanément chaleureusement applaudie à la fin de la visite, preuve de l’intérêt manifeste de nos jeunes!

                                                                                                                          J. Van Proeyen, professeure d’Histoire